The plastic people issue
(label vibrö — 2009)
Pour cette 5e compilation, PLASTIC PEOPLE, le label parisien Vibrö a voulu montrer comment les plasticiens utilisent le son en tant que composant d’un d’une œuvre plurielle ou matière à tailler directement en partant d’un outil conceptuel.
Suivant la position de celui qui écoute, cet instantané peut devenir cliché.
Parfois, les artistes issus du visuel considéreront la musique expérimentale ou électroacoustique comme conservatrice dans ses enjeux tandis qu’une écoute centrée sur la composition trouvera le son des plasticiens banals ou "déjà entendu".
Plaisir hédoniste de l’écoute ou plaisir kantien de la compréhension?
Il s’agit peut-être de se poser la question du contexte
et de l’intention de chaque sensibilité au regard de son histoire propre et des ruptures proposées par ses avant-gardes. Les disjonctions et les paradigmes de l’art et de la musique confrontés à une hybridation en mouvement.
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Chronique dans le trimestriel "Revue & Corrigée"
Lédition présente privilégie une approche confrontant l'artiste visuel et le compositeur, à travers notamment
des installations sonores, tout en se posant la question
de l'avant-garde: une installation d'avant-garde peut par exemple produire des sons qui ne le sont pas. Faut-il
se focaliser sur le visuel ? Faut-il au contraire tendre l'oreille vers le sonore ? Chaque auditeur/spectateur, selon ses affinités, son histoire aura bien sûr sa propre analyse.
L'édition CD ne laisse aucun doute: l'écoute est privilégiée. Encore que chaque contribution (il y en a douze) s'accompagne d'une fiche avec photo et information sur l'auteur et sa prestation. La dominante musicale relève
de l'électroacoustique, qu'elle mette en œuvre des sons captés de dialogues/monologues (comme dans le cas
de Dominique Petitgand avec Proportions), des fréquences électriques issues de haut-parleurs (NOISE-ette de François Martig et Philippe Petitgenêt), celles provenant de matériaux divers (le pyrite et le crystal dans Fool's Fire de Jacob Kirkegaard, intéressé par leur résonance), des sons multiples issues d'un environnement spécifique (la friche du port céréalier de New York dans Silo d'Andrea Williams) ou celui d'un parcours plus varié (Angus Carlyle à Kyoto, avec Shitsuren Shimashita).
Toutefois, au-delà de la problématique, on peut tout simplement s'installer dans la position du promeneur écouteur et se laisser guider par les sons.
Pierre DURR